Tout chez ce poète né près d'Alep en Syrie - l'oeuvre comme la vie même - est marqué par la rupture. Enfant posthume d'un père musulman, il se convertit au christianisme à l'âge de quinze ans, après avoir lu un ouvrage sur la vie de Jésus. À la même époque, il découvre dans des traductions arabes la poésie française et américaine. Cette rencontre décisive l'amène bientôt à un dépassement de toute religion. À vingt ans, Saleh Diab, issu d'un village d'illettrés, publie son premier livre et entame simultanément un parcoours en ligne brisée qui le mène de Lattaquié à Tortose, de Tortose à Beyrouth, et de Beyrouth en France, où il débarque en juillet 2000, invité à Lodève au Festival des Voix de la Méditerranée.